
« Les personnes qui ont fait cela ont besoin de se sentir aimées, malgré ce qu’elles ont fait. »
Monseigneur Carlassare, le plus jeune évêque du monde, venait d’être nommé à Rumbek, au Soudan du Sud, quand il a été victime d’une embuscade. Blessé à la jambe et hospitalisé à Nairobi, il a subi deux opérations des jambes et va avoir besoin d’une greffe de peau. Christian Carlassare a répondu aux questions de l’Agence Sir.
« Je suis toujours alité, je ne peux pas bouger ou mettre du poids sur mes jambes, tout dépendra de la rééducation. Il faudra au moins un mois ou un mois et demi avant que les muscles se reforment et que je puisse recommencer à marcher normalement. »
Malgré l’attaque, l’évêque souhaite toujours s’investir dans le diocèse de Rumbek, convaincu que « personne n’est complètement méchant ».
« Bien sûr, je veux retourner à Rumbek, mon engagement est toujours là. Quand le rendez-vous est arrivé, je savais que j’allais dans un diocèse avec de graves problèmes, car il n’y avait pas eu d’évêque depuis dix ans. Quand j’ai dit oui, je savais que j’allais faire face à une situation difficile, où il y avait un besoin de clarté. J’avais déjà entendu parler de divers problèmes, y compris des événements violents contre certains prêtres ou religieuses. »
S’il affirme qu’il est « nécessaire de pouvoir assumer la responsabilité des crimes commis », l’évêque de Rumbek ajoute que « face à tout le mal du monde, seul le pardon donne de l’espoir pour l’avenir ». L’homme décrit alors le pardon comme « un besoin qui surgit en moi ».
« Les personnes qui ont fait cela ont besoin de se sentir aimées, malgré ce qu’elles ont fait. »
Il appelle désormais le peuple de Rumbek et les Sud-Soudanais à « rêver grand » et à « laisser de côté toute cette colère » et la communauté internationale à « regarder l’Afrique avec des yeux nouveaux et différents ».
M.C.